Présidentielle 2012, Deleuze fait irruption dans la campagne à gauche

Publié le par Poing rouge

Formidable dernière semaine de 1er tour. Tandis que le candidat pétainiste dévisse (lire d’Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom ? Éditions Lignes, 2007), les circonstances, dans un agencement inattendu, mettent face à face deux gauches.

 

gillesdeleuze2012

 

À ma droite, l’Œdipe et le désir comme Manque. Hollande, le Père, la Castration, la Rigueur, qui nous assigne à résidence dans le monde fade d’un capitalisme qui fabrique d’un même mouvement la richesse de quelques-uns et la misère du plus grand nombre, un monde où la révolution est décrétée impossible pour les siècles des siècles.

 

À ma gauche, l’Anti-Œdipe et le désir révolutionnaire. Mélenchon, un passeur, d’un territoire à l’autre. D’un état des choses, un Ancien Régime, vers de nouveaux horizons.

 

Accomplissant la prophétie de Foucault : «  Longtemps, je crois, cette œuvre tournera au-dessus de nos têtes… Mais un jour, peut-être, le siècle sera deleuzien. », la pensée de Deleuze, sa philosophie politique, investit le champ idéologique.

 

D’un battement d’aile intempestif, l’aigle deleuzien disperse sur le champ quelques philosophes de télévision, BHL, Glucksmann, un historien révisionniste, François Furet, deux ou trois éditorialistes-marketing, Laurent Joffrin, Renaud Dély, Serge Raffy … Ça piaille, ça vitupère, ça grogne. Tandis que l’aigle regagne l’azur, des noms d’oiseaux fusent Robespierre ! Terreur !  Goulag ! 

 

De Mille Plateaux, un nouveau peuple s’avance. Sa dignité impressionne. La Bastille, Toulouse, Marseille

 

« La révolution est la déterritorialisation absolue au point même où celle-ci fait appel à la nouvelle terre, au nouveau peuple. » Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ? Éditions de Minuit, Paris 1991.

 

Cette élection est aussi affaire de désir.

 

Publié dans Élections 2012

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